vendredi 30 juin 2017

Z comme Zéro pointé...

... si j’oublie les remerciements !

Comme mon mémoire de maîtrise, le challengeAZ ne peut se terminer sans un merci à toutes les personnes qui y ont contribué. A l’époque, ça faisait "bien" de remercier son professeur et ses collègues de fac !


Des remerciements auxquels il faut ajouter, 12 ans plus tard, d’autres personnes qui ont aidé à la réalisation de ma généalogie, et à ma participation cette année au challengeAZ.

A commencer par les historiens locaux de la région de Dieulefit, le docteur Jean Sambuc qui, à la fin du XXe siècle, m’avait ouvert sa maison, ses relevés et sa mémoire. Et Louis Soubeyran auteur dans les années 1930 d’un livre sur les familles du secteur.

Mais il faut aussi penser à tous les cousins, les généanautes qui ont apporté leur concours à mes recherches. Et la liste est longue... Janine Jurado-Cordeil, Anne-Marie Giraud-de Souza, Julien Sciolla, Louis Jullian, Jocelyne Desgranges...

Et bien sûr les proches parents, ma grand-mère et sa cousine qui m’ont fait attraper le virus de la généalogie !

Sans oublier les secrétaires des petites mairies drômoises qui m’ont ouvert les placards des registres de l’Etat civil. Comme certaines mairies n’ouvrent qu’une demi-journée par semaine, il arrivait régulièrement qu’on se retrouve d’un jour sur l’autre dans un autre village !

Et aussi un mot pour les associations de généalogie en Drôme, le Cercle Généalogique de la Drôme Provençale (CGDP) et Etudes Généalogiques Drôme Association (EGDA) qui m’ont permis d’avancer dans mes recherches.


Enfin bravo à Sophie Boudarel qui nous rassemble chaque mois de juin pour le challengeAZ !

jeudi 29 juin 2017

Y comme Youpi !

Youpi c’est le cri de joie que l’on peut dire quand on fait une découverte sensationnelle en généalogie. Et ça m’arrange car ça commence par un Y !

C’était le cas quand j’ai réussi à raccrocher les branches Cavet entre les trois frères de Bourdeaux, Jacques, Jean et Charles, grâce aux archives notariales et au contrat de mariage de ce dernier.

Mais le "Youpi" arrive aussi quand on repasse sur des registres qu’on avait laissé tomber car on ne trouvait pas le devenir d’un enfant dont on ne trouvait pas la date de décès. Exemple avec Pierre Salabelle, descendant des Cavet par une arrière-grand-mère, Marie Martine Buffardel, elle-même petite fille de Louise Cavet.
J’avais trouvé son acte de naissance en 1842 au Poët Célard, son père était mort le mois suivant, et sa mère s’était remariée avant de partir aux Etats-Unis quelques années plus tard. Mais impossible de savoir ce qu’était devenu le petit Pierre Salabelle. Pas de registre de matricule en ligne disponible à cette époque. Pas non plus de recensement, ils avaient quitté la région avant le dénombrement. Avait-il suivi sa mère outre-Atlantique ?
Finalement, en recherchant une nouvelle fois, je suis tombé sur son acte de décès l’année suivante, toujours au Poët Célard, en 1843 donc, âgé d’un an et demi. Il m’avait échappé à plusieurs reprises. Mais Youpi quand même !

AD26. Le Poët-Célard. 1843.


Quand on arrive à raccrocher deux homonymes qui n’en sont finalement pas, c’est une sorte de petite victoire. Exemple toujours dans la descendance de Louise Cavet, avec un autre de ses arrière-petits-fils, André Courbis. C’est sa femme que je n’avais jamais réussi à identifier. L’orthographe et les changements de prénoms n’ont vraiment pas aidé !

Dans son acte de mariage, elle s’appelle Marie Magdeleine Rochas, et lui s’appelle André Courbi. C’est à Bourdeaux en 1831.

AD26. Bourdeaux. 1831.


L’autre mariage, c’est en 1850 au Poët Célard. Marguerite Rochas, veuve d’André Courby, épouse Joseph Auguste Brun.

AD26. Le Poët-Célard. 1850.


Dans son acte de naissance, elle se prénomme bien Marie Magdeleine.

AD26. Mornans. An XII.

Mais dans son acte de décès, on retrouve ce prénom Marguerite. Marguerite Rochat même !

AD26. Le Poët-Célard. 1876.



mercredi 28 juin 2017

X comme X (enfant mort-né)

X est le nom que j’ai choisi de donner aux enfants mort-nés qui figurent dans mon arbre. J’en ai compté 5 dans la famille Cavet.

Il y a eu aussi des enfants décédés en bas âge. Beaucoup, même. Mais 5 enfants n’ont pas survécu à la naissance.

Les plus récents concernent le couple Léon Cavet et Armandine Mege. L’oncle de ma grand-mère et sa femme ont eu deux enfants, deux filles, qui n’ont pas vécu.

Léon avait eu un frère jumeau qui était mort à 7 semaines. Et ses parents, Charles Cavet et Louise Pouzet, avaient eu une fille mort-née, en 1890.

AD26. Dieulefit. 1890.

5 ans auparavant, en 1885, la belle-sœur de Charles, Louise Borel, l’épouse de Frédéric Cavet, accouchait elle aussi d’une fille mort-née.


AD26. Dieulefit. 1885.

Enfin, le premier bébé mort-né que l’on trouve dans l’arbre des Cavet, est un enfant ondoyé dans sa maison et un moment après décédé du couple Jacques Aimé (l’héritier universel de Charles, le marchand drapier) et Marie Blanc, en 1761.

AD26. Bourdeaux. 1761.


Il faut noter cette fois-ci qu'il s'agit d'un garçon.

mardi 27 juin 2017

W comme War

C’est un événement peu banal que je souhaitais évoquer en cette période de centenaire de la Première Guerre Mondiale, concernant la famille Cavet. Les 9 cousins de la branche dieulefitoise sont tous partis au front, et sont tous revenus !

Mon ancêtre Jean Louis Cavet (1804-1870) avait eu trois fils, dont deux eurent une postérité.

D’abord Charles qui eut 4 fils adultes : Charles, Paul, Léon et Samuel.
Puis Frédéric qui eut 5 fils adultes : Louis, Marcel, Jean, Fernand et Henri.



4 garçons d’un côté, 5 de l’autre. Toute la famille vivait avant la guerre dans la même maison du quartier des Hubacs, à Dieulefit. Sous la houlette de la Tante Louise, dont on a déjà parlé. Et quand la mobilisation générale arriva en 1914, les 9 cousins quittèrent le foyer pour la guerre.

AD26. Fiche matricule de Charles Cavet.

AD26. Fiche matricule de Henri Cavet.

Et si 120 enfants de Dieulefit figurent sur le monument aux morts du village, les 9 cousins Cavet échappèrent tous à la mort et revinrent du conflit. 

L'un des côtés du monument aux morts de Dieulefit (source : geneanet).

lundi 26 juin 2017

V comme Vernet, ou l’implantation à Dieulefit

C’est par les mariages que les Cavet prennent leurs marques à Dieulefit.

D’abord Jacques, fils de Jacques et Diane Brachet, épouse en 1719 Anne Morin, fille de Pierre et de Judith Delloule. Puis en 1730, Charles Cavet, fils d’Aimé et d’Anne Garnier, se marie avec Isabeau Dupuy, fille de Jean et de Madeleine Jean-Laplace.


Mais c’est vraiment avec les mariages de Jean Charles, fils des précédents, avec Marianne Gras, puis avec Marguerite Vernet, que l’installation des Cavet à Dieulefit est durable.

Quelles sont les raisons qui ont pu pousser Jean Charles à s’établir à Dieulefit ? A travers mes recherches, j’ai essayé de le deviner. 

D’abord sa filiation. Jean Charles est le fils de Charles et d’Isabeau Dupuy, une fille de Dieulefit, dont la famille, originaire de Die, sont venus à Dieulefit vers le milieu du XVIIème siècle où ils sont chirurgiens. L’influence du réseau familial maternel de Jean Charles le pousse sans doute à passer du temps à Dieulefit.

Il est également possible qu’il ait eu des relations professionnelles avec des drapiers de ce village. Les contacts entre Bourdeaux et Dieulefit sont évidemment marchands, à cause du négoce des tissus.

Une autre raison possible est le procès qui opposa Jean Charles Cavet à Marc Cordeil, jeune homme de Mornans. Le procès aurait débuté suite


            au tirage pour la milice du mois mars 1751, le sort étant échu a nommé Marc Cordeil, il sollicita la jeunesse de faire une collecte en cachette et à l’insu des officiers de la compagnie ce qui ayant été exécuté, on ramasse une somme de cent soixante livres qui fut remise audit Cordeil.


Marc Cordeil remit cet argent à Jean Chirol et Jean Charles Cavet, mais, voulant le récupérer, il se heurta à un refus. Ce procès dura au moins cinq ans, puisque les premiers écrits de cette liasse commencent en juin 1752, et les derniers que nous trouvons sont du 8 mars 1757. Nul doute, cette affaire fit grand bruit à Bourdeaux, et devait ternir la réputation de la famille Cavet. On peut imaginer une forme de bannissement de la part de la famille et de la communauté, ce qui expliquerait le départ de Jean Charles pour Dieulefit. On peut aussi imaginer que les rapports entre Charles Cavet et son fils aîné ne devaient pas être au beau fixe, ce qui le poussa, très probablement, à ne pas l’instituer son héritier universel.
Ce qui est sûr, c’est que c’est à Dieulefit qu’il fait la connaissance de sa femme, Marianne Gras. Il y a deux alliances pour ce couple.
Mariage au Désert le 2 mars 1757, devant le Pasteur Rozan, le procès contre Marc Cordeil n’est même pas terminé. Dans cet acte, Jean Charles est toujours domicilié à Bourdeaux, de même que le 8 mars 1757.
Le 9 septembre 1757, dans un acte d’achat de terres, Jean Charles habite Dieulefit. Il nous est ainsi possible de dater l’installation de Jean Charles dans ce village : entre mars et septembre 1757.
Contrat de mariage le 27 janvier 1759, devant Maître Combe. Et la bénédiction à l’église de Dieulefit eut lieu un mois plus tard, le 26 février. Il s’est donc écoulé presque deux ans entre les deux mariages, le protestant et le catholique, très certainement en raison du procès dont nous avons parlé.

L’alliance avec Marianne Gras fait entrer Jean Charles de plein pied dans le village. Les parents de la mariée lui font don d’une vigne située au quartier de la Fontête, qui se trouve au Nord du village, sur la route de Bourdeaux. Les Gras sont de riches propriétaires, ils donnent également à leur fille une maison située dans la rue du bourg, composée de plusieurs pièces. Le contrat fait également mention du trousseau de Marianne évalué à la somme de trois cents cinquante livres et qui se compose ainsi que suit :


            Deux lits complets, une cave à bouillir vendanges, trois tonneaux, ensemble les coffres, garde-robe, cuivrerie, étain en vaisselle et autres meubles et effets mobiliers qui se trouvent actuellement dans ladite maison ci dessus constituée, ensemble six draps de lit, deux grandes nappes, cinq autres nappes et douze serviettes.


Marianne Gras donne la même année à Jean Charles Cavet une fille : Marianne Cavet, née le 27 septembre 1759. Mais trois mois plus tard, elle décède, le 27 décembre, âgée de vingt-sept ans. Marianne Gras avait rédigé un testament cinq jours avant devant Maître Combe dans lequel elle donnait trois livres à son père et deux cent cinquante livres à Jean Charles Cavet son bien aimé mari. Le notaire précise que la testatrice est très malade, elle n’eut pas dû se remettre de l’accouchement, comme c’était souvent le cas sous l’Ancien Régime.
Jean Charles se remarie à Dieulefit le 31 août 1761 devant le Pasteur Rozan avec Marguerite Vernet, issue d’une grande famille de foulonniers protestants, influente dans la communauté dieulefitoise. La grand-mère maternelle de Marguerite était, par ailleurs, Françoise Noyer, une petite-fille de David Noyer, le châtelain de Comps et Orcinas dont on a déjà parlé. Le contrat de mariage est signé le 7 juin 1761, devant Maître Combe, et là aussi le père de l’épouse dote sa fille en biens fonciers. Il lui lègue en premier lieu une pièce en terre labourable au quartier de Massebœuf, quartier tout proche de la Fontête, au Nord du village, ainsi qu’une pièce de terre et hermes au quartier des Hubacs, situés à l’Ouest de Dieulefit, sur le chemin allant au Poët Laval.

C’est dans ce quartier que Jean Charles s’était installé. Et c’est logiquement en voisin qu’il a déniché sa deuxième épouse.


Le 9 septembre 1757 correspond à deux événements majeurs : c’est à cette date que Jean Charles est dit pour la première fois habitant à Dieulefit, et c’est également à ce moment qu’il achète une terre aux Hubacs. Louis Arnaud, drapier de Dieulefit, lui vend effectivement une pièce de terre en hermes et vieilles vignes d’une contenance de deux sétérées et demie (1 sétérée = 25 ares environ). Des terres agrandies le 6 février 1765, quand Jean Charles achète à Mathieu Raspail, dit Fatier, ménager, trois sétérées et demie en terre, vigne et verger de châtaigniers aux Hubacs.

Il se trouve en 1765 à la tête de trente quartallées aux Hubacs, soit 187,5 ares, et six quartallées, soit 37,5 ares à Massebœuf. Au total, Jean Charles possède trente-six quartallées ou deux cent vingt-cinq ares à Dieulefit, auquel il convient de rajouter la maison rue du bourg et la vigne à Fontête issue du contrat de mariage avec Marianne Gras.

Je n’ai pas encore réussi à savoir ce que sont devenues les terres de Massebœuf et de Fontête. Par contre, les terres des Hubacs sont encore la propriété des descendants de Jean Louis Cavet (1766-1831), le fils de Jean Charles et Marguerite Vernet.

samedi 24 juin 2017

U comme Urbain Debien, le catholique

On a parlé des origines protestantes des Cavet, mais au fil des années, la famille se tourne vers la religion catholique, certains par la contrainte.

Tout commence avec un petit-fils de Paul Cavet, le patriarche. Charles Cavet, le mari de Louise Noyer, dont on a déjà parlé. Il se retrouve veuf assez rapidement, en 1696, mais n’attend pas très longtemps pour se remarier. Il épouse l’année suivante la fille d’un cardeur de Crest, Marie Virginie Laudibert. Et on peut deviner que Charles s’est alors converti au catholicisme, puisqu’à son décès, le 17 octobre 1737, le curé indique que Marie Virginie Laudibert a été inhumée dans notre cimetière.

Jacques et Jean Cavet, les deux frères de Charles, sont tous les deux enterrés à la campagne selon la coutume des hérétiques, respectivement en 1737 et en 1739. Mais leur frère, s’il a été inhumé hors du sein de l'Eglise, est appelé nouveau converti par le curé lors de la rédaction de son acte de sépulture du 6 avril 1743, à Aouste sur Sye.

Les filles de Charles et Marie Virginie sont catholiques aussi, et leurs descendants avec. Il y a d’abord Suzanne (1713-1777) qui épouse Joseph Laurent Garcin (1699-1759), un voiturier de Saint-Nazaire-le-Désert, dont la descendance compte plusieurs prêtres.

Et il y a aussi Antoinette Cavet (1716-1777), qui se marie avec le tailleur d’habits d’Aouste sur Sye, Urbain Debien. Le prêtre du village assiste au contrat de mariage du couple en 1740, une présence significative de la religion des parties. Urbain Debien mourut le 23 janvier 1767, sa femme est encore en vie à ce moment. Elle décède dix ans plus tard, le 7 janvier 1777. Le curé mentionne d’ailleurs que son corps a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse.

AD26. Aouste sur Sye. Acte de sépulture d'Antoinette Cavet, veuve Debien, 1777.


Et outre la religion de cette branche, qui diffère du tronc des Cavet, c’est l’éparpillement de ses membres qui m’a intéressé. Deux fils parviennent à l’âge adulte, sur les 8 enfants du couple. L’aîné Jean Joseph (1741-1819) reprend l’activité paternelle dans le village, il est tailleur d’habits à Aouste sur Sye. Mais son frère cadet, Jean François (1743-1795) quitte le secteur et on le retrouve tailleur de pierre aux confins de la Touraine et de l’Orléanais, à Saint-Arnoult, près de Lavardin. 


vendredi 23 juin 2017

T comme Tante Louise

L'en 1842 et le 11 du mois de février, à 9h du matin, par devant nous Jacques Claude François Combe, adjoint remplissant pour délégation de Monsieur le maire les fonctions d'officier de l'État civil de la commune de Dieulefit, canton de Dieulefit, département de la Drôme ; est comparu en la mairie le sieur Jean–Louis Cavet, âgé de 37 ans, propriétaire cultivateur, demeurant à Dieulefit. Lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin, qu'il a déclaré être né le neuf de ce mois de février à 8h du soir, de lui déclarant, en sa maison d'habitation sise quartier des Hubacs et de son épouse Marie Magdeleine Reynier, âgée de 32 ans, et auquel il donne les prénoms de Marie-Louise. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sur Jean–Pierre Jean, âgé de 23 ans, maçon, et Simon Borel, âgé de 25 ans, cultivateur, demeurant à Dieulefit ; et après qu'il a été fait lecture au déclarant et aux témoins du présent acte de naissance, ils l'ont tous signé avec nous.

Voici la transcription de l'acte de naissance de celle qui allait devenir un personnage dans la famille Cavet, la tante Louise.



La cousine de ma grand-mère, Marcelle Buis, la petite-nièce de Louise Cavet, m’avait transmis un petit mot la concernant.

Quand ma grand-tante – la tante Louise – avait un moment, elle s'asseyait sur les marches de son escalier aux Hubacs, au soleil, elle lisait quelques passages de sa bible. Il est possible qu'elle ne possédait que ce livre. C'était son réconfort car elle était très pieuse. Elle ne manquait jamais l'office du dimanche à l'église méthodiste (bâtiment en face Bel le cordonnier actuellement). Le dimanche elle mettait un petit bonnet noir, en laine ou coton (suivant la saison) avec des cabochons, attaché sous le menton est toujours son petit sac à main : un petit panier en osier noir, avec un couvercle, qui devait contenir, je suppose, un mouchoir, quelques fleurs de lavande et bien sûr sa bible.
Comme elle vivait seul, elle a beaucoup aidé à élever ses neveux, dont mon père, et elle les faisait dormir dans son unique pièce puisque son frère (mon grand-père) n'en avait qu'une aussi avec ma grand-mère.
Pour Noël, c'est chez elle qu’avait lieu la fête : ce jour-là elle mettait une nappe blanche et même si le repas était très frugal, il y avait toujours un couvert pour une arrivée éventuelle qui était invité qu'il soit mendiant ou préfet !
Pour Noël c'était le seul jour où c'était ma grand-mère qui lisait la Bible. Les autres jours c'était les hommes, donc mon grand-père.
Puis les quatre garçons : Charles, Paul, Léon, Samuel, sont tous partis à la guerre de 14. Mais quelle joie de les voir revenir tous quatre, 4 ans après !
Il faut aussi se souvenir que son grand-père était revenu de la guerre d'Afrique car il était soutien de famille du fait que son père venait de mourir (juin 1870), (il avait passé 12 ans sous les drapeaux).


Il faut ajouter à cela quelques précisions de ma grand-mère à ce précieux document que m'a très gentiment prêté Marcelle. La tante Louise lisait la bible sans lunettes, ce qui était particulièrement remarquable vu son âge avancé. C'est tout à fait exact qu'elle ne manquait pas un dimanche à l'église, elle partait de la maison des Hubacs, et passait par la route de la montagne pour rejoindre le village. Elle emmenait toujours son sac à main et sa chaufferette, que nous avons encore.

Elle a élevé avec ses belles-sœurs, ses neveux, dans la maison des Hubacs, dans laquelle vivaient Louise, Charles et Frédéric. Ils vivaient en totale autarcie : ils possédaient des poules, des cochons, des lapins ; cultivaient des fruits : pêches, figues, raisins, abricots, cerises, pommes, poires, noix... ; Et aussi des légumes : asperges, haricots, betteraves, navets, carottes, pommes de terre, poireaux...

Charles eut 7 enfants, dont 4 parvinrent à l'âge adulte, et Frédéric en eut 7 aussi, et 6 furent adultes. Soit 10 enfants pour cette deuxième génération. A la génération suivante, 15 enfants et 11 vécurent. La quatrième en compte 19 (dont un mort à quelques mois).

La tante Louise ne se maria pas. Elle préféra être la « mère » de ses neveux et de ses nièces. Une véritable matriarche dans la vie de ses frères, ses neveux, sa nièce, ses petits-neveux, ses petites-nièces. Elle connut même son arrière-petite-nièce, Andrée Magnan, née le 28 octobre 1934.

Elle marqua la vie de toute une famille dont les descendants parlent encore de la Tante Louise comme une femme exceptionnelle. Elle aimait ses neveux, Charles et Paul, et leur offrit une partie de l'héritage de ses parents : chacun reçut la moitié du champ appelé « le Gué », dans les Hubacs.

Le 24 décembre 1932 à Dieulefit, alors qu'il rentrait chez lui après avoir dîné chez sa petite-fille France, Frédéric Cavet, 79 ans, tomba dans la rivière, et mourut. Moins de deux ans plus tard c'est au tour de Charles, 87 ans, de mourir, le 4 novembre 1934 aux Hubacs. Et Louise, mourut, comme sa mère à 90 ans, un an après son frère, le 30 novembre 1935 à l'hôpital de Dieulefit, à 10 heures. C'est Charles Cavet, son neveu, l’épicier, qui déclare le décès 1h30 plus tard.



jeudi 22 juin 2017

S comme Signatures

Nous approchons de la fin du challenge, c’est l’occasion d’une petite exposition des signatures des Cavet. Signe qu’ils étaient éduqués, qu’ils savaient écrire, les Cavet ont beaucoup signé.

Il n’y a pas de signature sur l’acte de 1599, dans lequel est cité Antoine Cavet. Mais Paul Cavet signe son testament en 1669. Il est dit septuagénaire dans cet acte.


 AD26. Testament du 8 février 1669, Me Chabanne.

La première signature d’un Cavet dans les archives communales de Bourdeaux est celle du petit-fils de Paul, mon ancêtre Jean Cavet. Il assiste au convoi funéraire d’un certain Louis Villardis le 16 février 1688.

AD26. Bourdeaux, 1688.

On trouve aussi ses deux frères, Jacques et Charles.

AD26. Bourdeaux, 1692 et 1698.

Et son fils aîné Aimé Cavet.

AD26. Bourdeaux. Acte de mariage avec Anne Garnier, 1706.

La génération suivante c’est celle de Charles, le marchand drapier dont on a évoqué le testament.

 AD26. Bourdeaux. Acte de naissance de Jean-Charles Cavet, 1731.

Puis vient Jean-Charles, qui part s’installer à Dieulefit à la fin des années 1750.

AD26. Dieulefit. Acte de mariage avec Marianne Gras, 1759.

Ensuite c’est Jean-Louis, mais il ne signe pas. C’est le premier de la lignée à vivre uniquement du travail à la ferme, et plus de la draperie. En revanche, son fils, prénommé aussi Jean-Louis, signe.

AD26. Dieulefit. Acte de mariage avec Marie Madeleine Reynier, 1840.


On retrouve le prénom Charles avec le grand-père de ma grand-mère, Charles Cavet.

AD26. Dieulefit. Acte de naissance de Sully Félix Cavet, 1891.

Enfin, mon arrière-grand-père, Charles Cavet.

AD26. Dieulefit. Acte de décès de Marie Louise Cavet, 1935.

mercredi 21 juin 2017

R comme Religion

Sous l’Ancien Régime, Bourdeaux est un village protestant. Les catholiques au XVIIIème siècle étaient en très nette minorité. « Il y a deux cent soixante familles dont il n’y a que quatre de catholiques » comme le rapporte Jules CHEVALIER dans Le Diocèse de Die en 1644. On sait aussi qu’il y avait déjà un temple en 1559 et un pasteur. Une tradition rapporte enfin que Calvin fit un crochet dans la région deux ans plus tard, lors d’un voyage à Valence.

C’est l’un des principaux inconvénients pour retracer les familles dans ce secteur drômois : la forte implantation du protestantisme. Il y a bien les registres des pasteurs, mais on trouve peu de trace d’actes de sépulture. Et beaucoup de mes ancêtres ont une date de naissance, mais pas de date exacte de décès. D’où l’importance des contrats notariés, contrats de mariage et testament.

L’Edit de Nantes, promulgué par Henri IV en avril 1598, ramena la paix civile et religieuse après les guerres de religion. Eugène Arnaud estime à environ soixante-cinq mille le nombre de protestants pendant la période prospère de l’Edit de Nantes. Les réformés sont alors reconnus et ne sont plus une hérésie promise au bûcher. Ils obtiennent la liberté de culte.

Pendant près de quatre-vingt-dix ans, ceux de la Religion Prétendue Réformée sont libres d’exercer leur foi. Des temples sont construits. Des pasteurs sont nommés. Dans le Dauphiné, la situation est plutôt calme. Mais avec la mort d’Henri IV et l’arrivée au pouvoir de la régente Marie de Médicis et de Richelieu, les protestants vont devoir subir les pires sévices. C’est surtout le cas avec Louis XIV, qui dès sa prise de pouvoir en 1661 veut se débarrasser des non catholiques qu’ils considèrent comme hors la loi. Les dragonnades commencèrent en 1681 à l’instigation de Louvois ayant pour but de convertir les communautés protestantes.

Tous les moyens sont bons pour surveiller les protestants. A Bourdeaux, les armées du Roi occupèrent longtemps le village. Ces troupes logeaient dans des familles quelques temps avant de repartir guerroyer en Italie, ou alors elles sont de simple passage. Ce moyen consistait à faire supporter le poids de l’occupation par les habitants. Paul Cavet a logé les sieurs La Chaine et La Fontaine trois jours (du 16 au 19 juin 1663) et durant six semaines (du 1er juillet au 13 août 1663).

Le 28 août 1683, les dragons marchèrent sur Bourdeaux car un grand rassemblement de protestants se tenait dans la forêt de Saoû, et l’ayant trouvé vide, ils se dirigèrent vers le hameau de Bourelles, à la lisière de Bézaudun. On dénombra plus d’une centaine de morts, principalement des Bourdelois. Ceux qui ne se sont pas fait tuer ont dû partir, contraints à l’exil, car ils savent que se rendre, c’est mourir. En septembre, le Roi fit prononcer une amnistie afin d’apaiser les esprits. Le Temple de Bourdeaux est alors rasé, et les protestants sont invités à abjurer leur foi. Tous les temples de la région sont détruits, à part celui du Poët Laval, près de Dieulefit, qui servait de maison commune, c'est-à-dire de mairie (c’est aujourd’hui le Musée du Protestantisme Dauphinois). C’est pour cela que Louis XIV pense qu’il n’y a plus aucun protestant dans son royaume. Les occupations des troupes royales se sont intensifiées pour surveiller les villageois, à Bourdeaux notamment, continuellement espionnés. Ces derniers sont habitués à la vie double, et cela ne change pas grand-chose à leur sort.

Musée du Protestantisme Dauphinois au Poët Laval
  
La Révocation de l’Edit de Nantes ne modifie pas non plus la vie des protestants de Bourdeaux, dans les faits. Cet Edit de Fontainebleau du 22 octobre 1685 est signé par Louis XIV qui semble persuadé que tous les protestants se sont convertis : l’édit promulgué par son aïeul n’a donc plus de raison d’être. Les dispositions de cette loi portent sur les personnes. Les pasteurs sont contraints à l’exil, les protestants sont censés s’être tous convertis, on leur interdit l’exil. Mais dans la réalité, c’est l’inverse qui se produit. Eugène Arnaud estime que le nombre de fugitifs dauphinois s’élevait à environ vingt milles personnes. Les huguenots n’ont alors plus d’état civil, ils n’ont plus d’identité juridique. Leur seul recours est de faire bénir leur mariage par le curé qui accepte en précisant bien que les époux sont des nouveaux convertis. De même, ils doivent faire baptiser leurs enfants à l’église catholique pour que ces derniers puissent être légitimes. Ces dispositions sont primordiales pour la transmission du patrimoine familial qui ne peut avoir lieu sans état légitime.

Le seul moyen pour échapper à la répression des dragons était de fuir à l’étranger, dans les pays du Refuge, comme la Suisse, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Ceux qui restent sur place sont obligés de se soumettre à la législation. Mais en réalité, on observe une résistance farouche à l’égard du pouvoir : c’est la période du Désert.

Les populations supposées être protestantes furent très surveillées à partir de la Révocation. Il arrivait que des assemblées réunies pour le culte soient découvertes et que leurs participants soient arrêtés et emprisonnés. C’est le cas par exemple pour le dieulefitois Abraham Soubeyran emprisonné à Grenoble en mai 1745.

Quand ils ne sont pas envoyés en prison, on les condamne aux galères. Gaston Barnier, historien de Bourdeaux, apporte une liste des dix galériens du village. Ces données sont issues d’un recensement des galériens établi par le Musée du Protestantisme Dauphinois comportant deux cent cinquante-sept noms pour tout le Dauphiné. On ne trouve aucun Cavet, mais il y a un galérien qui nous intéresse particulièrement :
Jean Julian fils de Paul et de Blanche Rouvière, mari de Geneviève Bertrand, du lieu de Bourdeaux en Dauphiné, cardeur de laine âgé de quarante ans (…) condamné aux galères à vie pour assemblée illicite à Venterol, arrêté le 1er janvier 1689, jugé le 28 février, libéré le 7 mars 1714.

Jean Julian et Geneviève Bertrand sont les parents d’Isabeau, née vers 1687, et décédée le 21 mai 1747 à Bourdeaux, qui épouse Louis Cavet, fils de Louis et de Dauphine Dalmas (Contrat du 13 avril 1723, AD Drôme, 2 E 17136, Maître Brenat).

Mais, comme on vient de le voir, l’émigration des protestants du Dauphiné était le moyen le plus sûr d’échapper à la répression, quand ils arrivaient à passer la frontière. Des listes de fugitifs sont établies à Dieulefit par les consuls : une centaine de noms sont référencés. Mais c’est Eugène Arnaud qui nous donne des listes de religionnaires plus importantes. Le Centre National de la Recherche Scientifique a publié, d’autre part, ses données sur le refuge huguenot, consultable sur Internet : http://cams-atid.ivry.cnrs.fr. Nous trouvons dans cette base cent quatre-vingt-quatre références pour les protestants venant de Bourdeaux, et deux cent quarante-deux pour ceux de Dieulefit. Le seul Cavet présent dans cette base est originaire de Mizoën, dans le Grésivaudan, près de Bourg d’Oisans dans l’Isère : il est présent à Genève en 1686.

La famille Cavet est donc restée à Bourdeaux au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes. Elle a résisté, participant à des assemblées cachées, faisant bénir leurs mariages, baptiser leurs enfants par les pasteurs. Ces assemblées secrètes sont appelées le Désert, c’est à dire l’ensemble des lieux cachés (grottes, ravins, forêts…) où les protestants célèbrent leur culte dans la clandestinité. 

On trouve la trace de Paul Cavet dans les archives municipales de Bourdeaux dès 1632, dans les archives fiscales précisément. Il paie la dime, et la taille protestante, comme tous les chefs de famille de cette religion : 3 livres en 1645, 3 livres et 20 sols en 1659, même somme en 1650 et 1652.
Dans son testament, en date du 8 février 1669 (AD Drôme, 2 E 17113, Maître Chabane), il est appelé vrai chrétien, et aucune mention de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine comme c’est le cas au XVIIIème siècle.





mardi 20 juin 2017

Q comme Qu’est-elle devenue ?

Elle c’est Catherine Cavet. Et son devenir reste un mystère aujourd’hui.

Aux origines de la famille Cavet, il y a Paul Cavet, que je soupçonne d’être le fils d’Antoine, celui qui est cité dans cet acte de 1599.  Mais le premier dont on est sûr, c’est Paul. Marchand drapier, il vit à Bourdeaux et fait son testament en 1669. Il a trois fils, Moïse, Pierre et Louis, et aussi une fille.

Une fille prénommée Catherine dont le destin nous échappe. Pendant longtemps j’ai bien cru l’avoir retrouvée. Une candidate parfaite me tendait les bras.

Née à Bourdeaux à la fin des années 1650 ou au début des années 1660, elle est encore mineure lorsque son père Paul Cavet, drapier de Bourdeaux, fait son testament. D'ailleurs il y est fait mention des dispositions en cas de mariage futur de la jeune Catherine : il lui lègue cinq cents livres, lorsqu’elle viendra à célébrer le mariage.

Et puis plus rien. Jusque dans les archives municipales de Dieulefit, où nous trouvons une Catherine Cavet, mariée à Barthélémy Veyret, avec qui elle a eu une fille Madeleine Veyret, qui décède à trente mois, le 11 février 1683, et qui serait donc née vers le mois d’août 1680. Dans cet acte, le père est décédé et le curé précise qu’il s’agit d’une famille protestante. Nous ne savons pas si Catherine Cavet est présente à Dieulefit à ce moment car c’est Didier Veyret, cousin de l’enfant qui déclare le décès. Nous savons, d’autre part que le couple Veyret-Cavet eut au moins une autre fille Isabeau Veyret, que nous retrouvons à Orange.

On retrouve en effet Catherine Cavet dans la Principauté d’Orange. Il est aisé de comprendre qu’en ces temps de persécutions des protestants, la meilleure façon d’échapper aux dragons était de se réfugier en terre amie. Elle se marie à Courthézon, dans la banlieue d’Orange, le 22 juin 1681 avec Antoine Garagnon, originaire de Villeperdrix dans la Drôme. Dans cet acte de mariage protestant, il n’est fait mention d’aucun parent, ni même d’aucun veuvage de l’épouse, qui nous aurait confirmé le décès de Barthélémy Veyret. Il est simplement indiqué que les deux parties demeurent à Orange. Nous savons qu’ils ont eu une fille Jeanne Garagnon, qui est née le 15 février 1688 dans cette ville.
  
AD84 Courthézon 1681


Devenue veuve, Catherine Cavet passe en Suisse, à Zurich en 1703, d’après un laissez-passer délivré par le Comte de Grignan le 12 juillet 1703. Elle apparaît dans des listes de réfugiés âgée de trente ans (ce qui la ferait naître vers 1679, cela ne correspond pas avec notre Catherine) avec sa fille, âgée de quatorze ans (donc née vers 1689, ce qui correspond). Jeanne Garagnon y épouse en 1703 Jacques Magnet, réfugié originaire de Dieulefit. On trouve trace du passage de Catherine Cavet à Bâle sur un des bateaux emportant les réfugiés de Zurich, via Bâle vers la Prusse, elle voyage avec le couple marié. Cette fois-ci (nous sommes en 1704, un an après l’arrivée en Suisse), elle est âgée de cinquante-cinq ans, ce qui la ferait naître vers 1649 et ce qui correspondrait davantage à Catherine Cavet, fille de Paul et Suzanne Chotard. Les enfants de Jacques Magnet et Jeanne Garagnon naissent à Berlin en Allemagne. En 1717, toute la famille rentre en Suisse et s’installe à Genève. Plus aucune mention de Catherine Cavet n’est alors signalée.

Mais tout ça, c’était avant de pouvoir accès à un contrat de mariage qui allait tout démonter ! Il y a donc eu mariage de Catherine Cavet avec Antoine Garagnon le 22 juin 1681 à Courthézon. Et le 26 mai 1680, c’est Maître Fermin, notaire à Orange, qui dresse le contrat. Anthoine Garagnon est originaire de de Villeperdrix mais habite depuis quelques années Orange, fils de Jean et Marie Durieu. Et Catherine Cavet est dite d’Orange, fille de feu Anthoine et Isabeau Marcelle. Elle est bien veuve de Barthélémy Veyret, et a un frère Louis Cavet, marchand de soie à Orange.

Malheureusement l’histoire s’arrête là. Ce qui est sûr c’est que la Catherine Cavet d’Orange n’est pas la même que celle de Bourdeaux. Mais la similarité des prénoms Antoine et Louis, qu’on retrouve à Bourdeaux et à Orange permet de s’interroger sur un lien peut-être plus antérieur.



lundi 19 juin 2017

P comme Politique

Dans la descendance de Charles Cavet, le marchand drapier, on a vu qu’il avait trois fils, à l’origine de trois rameaux :
- Jean-Charles qui s’installe à Dieulefit
- Jacques Aimé Joseph dont la descendance s’oriente vers la politique locale
- Louis Aimé qui après avoir été cardeur devint boucher, comme ses descendants.

C’est la branche de l’héritier universel qui nous intéresse aujourd’hui.

Jacques Aimé Joseph Cavet ne vécut pas très vieux. Il mourut à l’âge de 44 ans en 1784. Il aura eu le temps d’avoir 8 enfants dont au moins 4 parvinrent à l’âge adulte. Son fils ainé s’appelait Jacques Charles Maurice (1762-1840).

Charles est un notable de Bourdeaux. Il fait partie des plus gros contribuables du village et participe à plusieurs conseils municipaux, dès la période de la Révolution où il est l’un des citoyens actifs qui reçoit le serment du curé de Bourdeaux.

C’est lui qui met le premier le pied dans la politique et qui élève ainsi la famille dans une sphère plus importante de la société. Son fils Jacques Aimé fait des études, devient instituteur et va trouver son épouse en Isère. Il a notamment deux filles. Eugénie Cavet qui s’est mariée avec le fils d’un maire de Bourdeaux, et Isaure Cavet qui eut un fils Louis Evesque qui fut maire de La Motte Chalancon, conseiller général de la Drôme, député en 1906.

Mais il a aussi un fils : Jacques Charles Aimé Cavet (1820-1859). Propriétaire à Bourdeaux, c’est lui qui s’est marié à Aouste sur Sye en 1842. Il est qualifié de démagogue exalté au moment des événements de 1851. Il prend la tête des insurgés de Bourdeaux, et mène la colonne républicaine qui assiège Crest. En fuite, il est condamné par contumace à la déportation en Afrique, mais son beau-père, bonapartiste convaincu et actif, obtient rapidement sa grâce. La déportation est alors commuée en résidence surveillée à Aouste. C’est là qu’il décède en 1859.


Parmi ses enfants, on trouve Mélina Cavet qui s’était mariée avec le pasteur protestant Emile Gillouin. Et leur fils René Gillouin (1881-1971) eut un destin national. Ecrivain et intellectuel de droite, il fréquente les cercles littéraires du quartier latin à Paris dans l’entre-deux-guerres, avant de devenir l’un des proches de Pétain sous Vichy.