mardi 27 septembre 2016

Des champs au château

Quand on fait des recherches généalogiques, on croise de temps à autres un nom à rallonge dans les tables décennales, ou sur les pierres tombales du cimetière du village. Et l’on se met parfois à rêver de la vie que vécurent les seigneurs locaux, les nobles, petits ou grands, qui côtoyaient, souvent de loin, le travail des champs de leurs voisins. Et quand on trouve un pont entre les deux sociétés, c’est que la Révolution française est passée par là !

C’est ainsi que nous nous trouvons à Gevrolles, situé en Côte d’Or, à la frontière avec la Haute-Marne et l’Aube.  C’est là que nait Anne MATHIEU en 1767, fille de Jean MATHIEU et Marie BERTRAND, descendante en droite ligne de notre Marcel.
  

Elle a à peine deux ans quand sa mère décède, fin 1768. Et son père réussit à faire élever socialement la lignée grâce aux mariages de ses enfants. Et grâce à l’activité locale du moment : les forges. Si l’aîné poursuivit la tradition familiale dans les champs, sa grande sœur Marie Françoise épouse à l’âge de 18 ans un maître souffletier de Montigny sur Aube. Quant à la petite Anne, elle se marie assez tard, elle avait 27 ans, avec Jean MAITRE, un cultivateur, qualifié aussi de marchand de bois, et de maître de forges. Il est natif de Cunfin, village voisin dans l’Aube, mais réside à Lignerolles, un peu plus au sud, toujours à frontière entre la Côte d’Or et la Haute-Marne.

Le couple n’a que trois enfants (et une nombreuse descendance), ce qui est assez peu, comparativement aux autres branches rencontrées à cette époque, comme par exemple la propre fratrie d’Anne MATHIEU, qui avait eu 18 neveux et nièces, enfants de sa sœur et de ses deux frères.





1.  
Joseph MAITRE (1795-1874), propriétaire, maître de forges, il fut maire de Villotte-sur-Ource. Il créa le Fourneau de Châtillon sur Seine, et fonda avec son demi-frère Bernard, son beau-frère Athanase Leblanc et son cousin le Maréchal Marmont la Société Bazille-Louis-Maître et Cie (en 1824), qui, avec la Société Bouguéret, Martenot et Cie, devint en 1862 la Compagnie des forges de Châtillon et Commentry.

Notable, il prend l’ascenseur social et épouse la fille du docteur de Châtillon-sur-Seine, Luce CLERY (1808-1889). Un fils Alphonse (1833-1860), qui mourut enseigne de vaisseau à Macao en Inde, et une fille Camille (1828-1895), mariée à Paris à un officier d’artillerie, Vicomte de Tryon, Gaston (1811-1858), Officier de la Légion d’Honneur, d’où Jeanne DE TRYON (1854-1951), épouse du Comte et Marquis de Beauvoir du Boscol, Raoul (1850-1933), lui aussi Officier de la Légion d’Honneur.



2.  
Rosalie MAITRE (1797-1876), d’abord mariée au maitre de forges Claude GAVET (1789-1824), elle épouse Hector BOURRU (1801-1870), notaire à Châtillon-sur-Seine. Parmi ses enfants, on note :
- Emilie GAVET (1818-1856) mariée à un notaire ; 
- Mélanie GAVET (1819-1861) mariée à un docteur en médecine ; 
- Auguste GAVET (1824-1881) qui fut agent de change et dont la fille unique Mathilde épousa l’écrivain d’art Henri BERALDI ; 


Portrait héliographique d'Henri Béraldi d'après un tableau de Jean Gigoux.

- et de son second mariage, Céline BOURRU (1829-1885) mariée à l'ingénieur Marcel ACLOQUE, chevalier de la Légion d’Honneur, dont la petite-fille Geneviève ACLOQUE fut la première femme diplômée de l’Ecole des Chartes.

 Geneviève Aclocque en 1913



3.
Victoire MAITRE (1799-1825), épouse de Joseph PÉTOT (1788-1861), figure locale lui aussi. Maître de forges, il fut maire de Voulaines et député de la Côte d’Or.

 Joseph PÉTOT (photo Jacques de Guillebon)


Le couple eut un fils qui mourut âgé de 3 semaines, et une fille Louise (1820-1877) qui épousa son cousin Joseph BOUGUÉRET (1812-1860), maitre de forges, maire de Sainte-Colombe-sur-Seine, d’où :
- d’abord Adèle BOUGUÉRET (1839-1862) mariée à un new-yorkais Théodore SCHIFF (1829-1904) et parents de Madeleine (1861-1870) ; 
- et Camille BOUGUÉRET (1850-1876) épouse d’un officier de marine, Charles NOCHÉ D'AULNAY (1850-1918), dont la fille Marie NOCHÉ D'AULNAY (1876-1961) était la femme de Lucien DE GUILLEBON (1871-1952), capitaine de frégate. Leur fils ainé Charles DE GUILLEBON était le commandant du cargo Grandcamp qui explosa en 1947 à Texas City.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire