mardi 20 juin 2017

Q comme Qu’est-elle devenue ?

Elle c’est Catherine Cavet. Et son devenir reste un mystère aujourd’hui.

Aux origines de la famille Cavet, il y a Paul Cavet, que je soupçonne d’être le fils d’Antoine, celui qui est cité dans cet acte de 1599.  Mais le premier dont on est sûr, c’est Paul. Marchand drapier, il vit à Bourdeaux et fait son testament en 1669. Il a trois fils, Moïse, Pierre et Louis, et aussi une fille.

Une fille prénommée Catherine dont le destin nous échappe. Pendant longtemps j’ai bien cru l’avoir retrouvée. Une candidate parfaite me tendait les bras.

Née à Bourdeaux à la fin des années 1650 ou au début des années 1660, elle est encore mineure lorsque son père Paul Cavet, drapier de Bourdeaux, fait son testament. D'ailleurs il y est fait mention des dispositions en cas de mariage futur de la jeune Catherine : il lui lègue cinq cents livres, lorsqu’elle viendra à célébrer le mariage.

Et puis plus rien. Jusque dans les archives municipales de Dieulefit, où nous trouvons une Catherine Cavet, mariée à Barthélémy Veyret, avec qui elle a eu une fille Madeleine Veyret, qui décède à trente mois, le 11 février 1683, et qui serait donc née vers le mois d’août 1680. Dans cet acte, le père est décédé et le curé précise qu’il s’agit d’une famille protestante. Nous ne savons pas si Catherine Cavet est présente à Dieulefit à ce moment car c’est Didier Veyret, cousin de l’enfant qui déclare le décès. Nous savons, d’autre part que le couple Veyret-Cavet eut au moins une autre fille Isabeau Veyret, que nous retrouvons à Orange.

On retrouve en effet Catherine Cavet dans la Principauté d’Orange. Il est aisé de comprendre qu’en ces temps de persécutions des protestants, la meilleure façon d’échapper aux dragons était de se réfugier en terre amie. Elle se marie à Courthézon, dans la banlieue d’Orange, le 22 juin 1681 avec Antoine Garagnon, originaire de Villeperdrix dans la Drôme. Dans cet acte de mariage protestant, il n’est fait mention d’aucun parent, ni même d’aucun veuvage de l’épouse, qui nous aurait confirmé le décès de Barthélémy Veyret. Il est simplement indiqué que les deux parties demeurent à Orange. Nous savons qu’ils ont eu une fille Jeanne Garagnon, qui est née le 15 février 1688 dans cette ville.
  
AD84 Courthézon 1681


Devenue veuve, Catherine Cavet passe en Suisse, à Zurich en 1703, d’après un laissez-passer délivré par le Comte de Grignan le 12 juillet 1703. Elle apparaît dans des listes de réfugiés âgée de trente ans (ce qui la ferait naître vers 1679, cela ne correspond pas avec notre Catherine) avec sa fille, âgée de quatorze ans (donc née vers 1689, ce qui correspond). Jeanne Garagnon y épouse en 1703 Jacques Magnet, réfugié originaire de Dieulefit. On trouve trace du passage de Catherine Cavet à Bâle sur un des bateaux emportant les réfugiés de Zurich, via Bâle vers la Prusse, elle voyage avec le couple marié. Cette fois-ci (nous sommes en 1704, un an après l’arrivée en Suisse), elle est âgée de cinquante-cinq ans, ce qui la ferait naître vers 1649 et ce qui correspondrait davantage à Catherine Cavet, fille de Paul et Suzanne Chotard. Les enfants de Jacques Magnet et Jeanne Garagnon naissent à Berlin en Allemagne. En 1717, toute la famille rentre en Suisse et s’installe à Genève. Plus aucune mention de Catherine Cavet n’est alors signalée.

Mais tout ça, c’était avant de pouvoir accès à un contrat de mariage qui allait tout démonter ! Il y a donc eu mariage de Catherine Cavet avec Antoine Garagnon le 22 juin 1681 à Courthézon. Et le 26 mai 1680, c’est Maître Fermin, notaire à Orange, qui dresse le contrat. Anthoine Garagnon est originaire de de Villeperdrix mais habite depuis quelques années Orange, fils de Jean et Marie Durieu. Et Catherine Cavet est dite d’Orange, fille de feu Anthoine et Isabeau Marcelle. Elle est bien veuve de Barthélémy Veyret, et a un frère Louis Cavet, marchand de soie à Orange.

Malheureusement l’histoire s’arrête là. Ce qui est sûr c’est que la Catherine Cavet d’Orange n’est pas la même que celle de Bourdeaux. Mais la similarité des prénoms Antoine et Louis, qu’on retrouve à Bourdeaux et à Orange permet de s’interroger sur un lien peut-être plus antérieur.



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