vendredi 30 novembre 2018

Z comme Zarat


Un patronyme qui commence par un Z attire forcément l'attention.

Le 14 octobre 1704, au fin de fond de la Bourgogne, se marie Françoise Siredey, fille d'un laboureur de Bure... avec un étranger.

Son mari est venu d'une petite île de la Méditerranée. Presque d'Afrique. Le curé l'appelle Mathieu Zarat. Il est originaire de Malte.

Source : AD21 / Bure-les-Templiers

L'île de Malte est à cette époque sous la domination de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les Hospitaliers ont justement installé une commanderie à Bure et c'est certainement par ce biais que Matteo, natif de Tarxien, à quelques kilomètres de La Valette, est passé dans le royaume de France.

Menuisier et marchand, il est à l'origine d'une descendance nombreuse dans la région de Châtillon-sur-Seine. Son petit-fils Joseph Zarat, né en 1750 à Bure épousa Marie Bertrand (1758-1844), la fille d'Edmé Bertrand, cousin issus de germains de mon ancêtre Marie Bertrand.



jeudi 29 novembre 2018

Y comme ParentY


Le 16 juin 1868 à Audresselles nait Edmire Onésime Joseph Léon Parenty. Nous sommes dans le Pas-de-Calais, sur les bords de la Mer du Nord.

Source : AD62

A 20 ans, il entre au service des Douanes. Il est surnuméraire à Boulogne sur Mer, et deux ans plus tard il est commis à Rouen. Grâce à son dossier des Douanes (transmis par l’entraide du Fil d’Ariane que je remercie encore ici), on sait qu’il parle anglais et allemand.

On le retrouve ensuite vérificateur adjoint des douanes en 1896 quand il se marie avec une angevine, Anna Félicie Guide. Le mariage est célébré à Philippeville, en Algérie.

Source : ANOM

Des bords de la Mer du Nord aux rivages de la Méditerranée, Léon Parenty fait ainsi partie des colons qui se sont installés en Algérie. Il y est mort en 1943, après avoir eu des descendants, revenus plus tard en France.



mercredi 28 novembre 2018

X comme SusseX


Le 4 juillet 1799 à Easebourne au nord de Portsmouth nait William Cartwright, fils de John et de Ann Cartwright. Prénom anglais, patronyme anglais, famille anglaise. Jusque là, rien de bien anormal.


Sauf qu'on le retrouve domestique dans l'Aisne en 1828. C'est à cette date qu'il se marie à Folembray. Il a probablement pris le bateau à Brighton pour traverser la Manche et arriver en France. Avant de rejoindre cette région du Nord de Paris : l'Aisne. Mais comment est-il arriver là ? Peut-être a-t-il rencontré Pierre Lefevre, un marchand épicier, sur la route entre Laon et Paris ? Et quand ce dernier décède en 1827, William épouse sa veuve, Adélaïde Dasse.


C'est en tout cas ce qui se passe. Et vraisemblablement la navette entre Folembray et la région parisienne se faisait assez régulièrement. A la naissance de Marie Cartwright à Folembray en 1832, son père réside à Paris. Deux ans plus tard, la famille est à Villiers-sur-Marne.

En 1837 à Villiers-sur-Marne, au mariage d'Adélaïde Lefevre, la fille aînée de sa femme, William est écuyer du Comte Delamarre, qui habite dans l'actuelle rue Cambon près de la Place Vendôme. Achille Joseph Delamarre, futur sénateur de la République, commandeur de la Légion d'Honneur.

Source : AD94 / Villiers-sur-Marne

William et sa femme embarquent ensuite pour l'Angleterre où nait à Brighton une deuxième Marie Cartwright en 1843. Ils sont ensuite de retour à Folembray jusqu'en 1859 où William est présent dans le comté de Surrey. Il décède en 1867 dans l'Aisne.

Source : AD02 / Folembray


mardi 27 novembre 2018

W comme Wabnitz

Ma grand-mère m’avait toujours parlé de ses cousines Anna et Herminie. Elles les avaient bien connues... en Normandie... Je m’étais toujours demandé comment elles s’étaient retrouvées toutes les deux à Vire, alors qu’elles étaient nées près de Bourdeaux, dans la Drôme.

Anna Escolle était née le 18 juin 1887, exactement le même jour que la mère de ma grand-mère, Lucie Chambon (voir O comme Orpheline). C’était sans doute pour cela qu’elles étaient si proches. Sa sœur Herminie est née deux ans plus tard. Sur son acte de naissance figure sa date de mariage, à Saint-Martin-de-Tallevende, dans le Calvados, avec Charles Wabnitz, en 1912.
  



Les deux filles sont nées dans la Drôme en 1887 et 1889 et ensuite la famille disparait. Le père s’appelle Calvin. Inutile de préciser la religion de la famille ! Et comme il était meunier, c’était évident qu’il allait déménager régulièrement. Et c’est le recensement militaire qui m’a bien aidé à le retrouver. Un document riche de renseignements.

Source : AD26 / Recensement militaire / classe 1879

Tout d’abord on découvre qu’il est décédé en 1905 à Grenoble. L’acte de décès nous apprend qu’il est veuf. Mais aucune trace de la mort de son épouse Anna Lienard dans les registres de la Préfecture de l’Isère.

Elle est probablement décédée à Saint-Egrève, puisqu’il est noté que le couple a habité dans cette ville en 1892. Et on y trouve en effet, et c’est une surprise, une autre naissance ! Anna et Herminie avaient eu une autre sœur dont ma grand-mère ne m’avait jamais parlé : Claudine Henriette née à Saint-Egrève le 5 avril 1892 ! Elle est décédée à Lyon en 1975. Les archives de Lyon sont en ligne, on accède facilement à cet acte de décès.

Et là c’est un témoin qui attire mon attention. Roger Doré est instituteur et habite à Vire. Il doit forcément y avoir un lien avec Herminie.

Une petite recherche dans la bibliothèque de Geneanet me fait aboutir sur "L’Ouest éclair" du 10 septembre 1937. Le journal rend compte des événements de l’état civil à Vire, et du mariage de Roger Doré, instituteur, avec Denise Wabnitz. La boucle est bouclée.

Source : "L’Ouest éclair" du 10 septembre 1937

Le Calvados a mis en ligne des registres assez récents, et je trouve le mariage en date du 4 septembre 1937. Denise Wabnitz est en effet la fille de Charles Wabnitz et de Herminie Escolle. La famille habite alors 14 rue de Valhérel, dans la ville, sur les bords de la Vire, au niveau de l’écluse.


lundi 26 novembre 2018

V comme Violoniste


25 juillet 1898, un citoyen américain est décoré de la Légion d’Honneur. Louis Planel est un célèbre compositeur de musique, violoniste, né à San Francisco. En 1922, il est même élevé au rang d’Officier de la Légion d’Honneur. 

Il est issu d’une famille de Dieulefit, dans la Drôme, famille qui a bien voyagé à travers le monde.

Son grand-père Antoine Louis Planel est négociant drapier, mais il joue de la musique. Tant et si bien qu’il décide de partir à l’étranger pour percer. On le retrouve d’abord en Espagne à l’été 1814, mais il revient à Dieulefit pour ensuite repartir en Amérique latine. Il est présent en Uruguay où nait son dernier fils, Frédéric, en 1822. Et toute la famille reste sur place 14 ans (selon Josette Cador, dans Racines Drômoises, 1er trimestre 2016) et rencontre de grands succès sur les scènes de Lima, Buenos Aires, ou encore Rio de Janeiro au début des années 1830. Mais en 1836, les Planel rentrent en Drôme. Les parents finissent leurs vies à Dieulefit.

Le fils aîné, Louis Théophile, virtuose du violon, après être passé par Calcutta, achète un château près de Montélimar. D’après le Dictionnaire biographique et biblioiconographique de la Drôme de Justin Brun-Durand, c’est grâce à un billet de loterie que Louis Théophile put acheter le château de Serre-de-Parc, à Savasse.

Dictionnaire biographique et biblioiconographique de la Drôme de Justin Brun-Durand 

 Source : Wikipedia

Marié le 14 mai 1838 à Paris avec Amélie Joséphine de Marcol, ils partent donc aux Etats-Unis. A New York puis à San Francisco, où il fonde un conservatoire de musique, et fit de nouveau fortune. Retour en France, il s’installe à Neuilly sur Seine, fait construire un manoir à Pléneuf-Val-André, dans les Côtes d’Armor.

Manoir Planel à Pléneuf-Val-André
Source : Service Régional de l'Inventaire de Bretagne

Frappé de surdité, un vrai drame pour un musicien, Louis Théophile Planel s’éteint à Neuilly-sur-Seine le 5 janvier 1889.

C’est son fils, peut-être fils adoptif d’ailleurs, qui est décoré de la Légion d’Honneur neuf ans plus tard. Il était marié avec une actrice, Mary Tekley, qui chantait également. Avec son mari au violon, ils ont fait des tournées en France et aux Etats-Unis. D’après le Los Angeles Herald en 1907, ils ont été "missionnés par le ministre des Beaux-Arts à Paris pour populariser la musique et la littérature françaises en Amérique".
  
 Source : Los Angeles Herald. 21 avril 1907


Joseph Louis Théophile Planel jouant Carmen. Enregistrement de la fin des années 1890 (a priori)

samedi 24 novembre 2018

U comme USA


Du Châtillonnais à l'Ohio.... en passant par l'Alsace !

Ce n'est pas le plus court chemin qu'emprunta la famille Verdin, et pourtant c'est bien le trajet qu'emprunta d'abord Nicolas puis les enfants de ce dernier.


Nicolas Verdin naquit le 26 février 1773 à Vanvey, tout près de Châtillon sur Seine. Petit fils de Claudine Bertrand, de la même famille dont on parlait hier. On le retrouve en Alsace, près de Strasbourg, à Marlenheim, à l'époque de la Révolution française. Il y décède le 28 mars 1819.

Source : AD67 / Registre des décès 1819 à Marlenheim

Il est cloutier et travaille le fer. Tout comme ses fils, plus tard, qui partirent dans la région de Cincinnati dans l'Ohio dans les années 1830. C'est là qu'ils s'implantèrent, y firent souche et y fondèrent la Verdin Company, fabriquant des horloges et des cloches, jusqu'à nos jours.


  

vendredi 23 novembre 2018

T comme Louise Joséphine Tussa

Françoise Lambelin est le deuxième enfant de François et Anne Finet. Cette dernière descend de la famille Bertrand de Prusly-sur-Ource (Côte d'Or) par sa grand-mère paternelle, Nicole Michaut, elle-même petite-fille de Jeanne Bertrand.



Née juste avant la Révolution, elle épouse en 1817 à Prusly un libraire de Dijon, Nicolas Tussa. C’est là qu’ils vivent jusque dans les années 1830 avant de gagner Paris où Françoise décède le 17/02/1841. Ils habitent alors rue des Francs Bourgeois Saint Michel, selon l’inventaire des biens réalisé après le décès de Françoise le 07/04/1841 (Maître Gabriel Eloi Hochon).

Sur les 7 enfants du couple, tous nés à Dijon, 6 ont vécu à l’âge adulte, et parmi eux Louise Joséphine Tussa.


Née en 1820 à Dijon, elle est le deuxième enfant de Nicolas Tussa et Françoise Lambelin. Une très jolie jeune fille vraisemblablement. Elle fut le modèle du peintre Félix Trutat, que l’on dit être "La Femme nue".



D’après l’auteur dijonnais Noël Clément-Janin, "Mlle Tussa quitta les siens vers sa vingtième année, pour aller en Amérique d’où elle ne donna jamais de ses nouvelles".


Et on la retrouve en effet de l’autre côté de l’Atlantique, à Saint Pierre en Martinique, où elle donne naissance à une fille le 14 juillet 1850. Rue du Petit Versailles. 



Source : Etat civil de Saint-Pierre (Martinique)

Mais Louise Joséphine Tussa décède quelques jours plus tard, le 4 août. Sa fille reste sur l'île de Martinique et en 1872, alors qu'elle se marie, Emilie est reconnue par son père Bernard François Félicité Eugène Marry. 

De son mariage avec Auguste Crosnier de Briant, elle eut 6 enfants, dont 2 enfants morts en bas âge. Tous les autres ont rejoint la métropole, sauf un qui est parti au Vietnam. Les parents restèrent à Saint-Pierre. Tous deux victimes de l'éruption de la montagne Pelée le 8 mai 1902.

jeudi 22 novembre 2018

S comme Suzanne Vidal

Source : AD12 4E179-11

18 mai 1836 à Nant, en Aveyron. C'est chez son gendre et sa fille que Suzanne Vidal décède. Elle est âgée de 75 ans, veuve de Jean-Pierre Ollier. Mais on n'en saura pas plus sur mon ancêtre. Pas de lieu de naissance, même supposé. Pas de filiation, on pouvait toujours espérer.

Il s'agit là d'un de mes blocages les plus récents.


Jean-Pierre Ollier et Suzanne Vidal ont eu plusieurs enfants, tous nés à Soubès, un peu plus au Sud de Nant. On se trouve ici dans l'Hérault. Et s'il est clairement établi que ce village est le foyer familial des Ollier, impossible de retrouver l'origine géographique des Vidal.


Tous les enfants sont nés après la Révolution, il n'y a pas donc de baptême, et donc pas de parrain ou de marraine qui auraient pu aiguiller nos recherches. De même, pas de trace du mariage des parents qui aurait pu nous en dire plus sur l'ascendance de Suzanne Vidal.

Alors si jamais vous croisez une Suzanne Vidal née dans les environs de Lodève dans les années 1760, il n'est pas impossible que ce soit mon ancêtre !

mercredi 21 novembre 2018

R comme Auguste Ribes


Le 28 août 1877, dans le Sud du Brésil.

Nous sommes à Dom Feliciano, entre Porto Alegre et Pelotas. C'est là que nait un petit Adolphe, fils d'Auguste et d'Eugénie. C'est la première naissance d'un enfant du couple sur le sol brésilien. Naitra encore une petite Dedimah trois ans plus tard à Pelotas. Tous les autres enfants d'Auguste Ribes sont nés dans la Drôme.


En 1872, toute la famille emménage à Francillon sur Roubion après avoir habité à Félines sur Rimandoule. Et c'est vraisemblablement en 1874 depuis le port du Havre que le couple, et 8 de leurs enfants, embarquent pour le Brésil. Auguste et Eugénie les parents avec Gustave, Lucie Marie, Eugénie Louise, Alcide, Louis, Marie Hortense, Louise et Reseda Pauline, voguent vers une nouvelle vie, vers l'hémisphère sud.
Seul Emile est resté en France. Il décède à l'hôpital de Montpellier d'une tuberculose pulmonaire en 1887.

C'est à Pelotas que les Ribes se fixent en 1880, date de la création de la colonie. Avec plusieurs autres familles françaises, venues souvent du pays basque et des Alpes. Certains ne sont ici que de passage avant de se rentre en Argentine ou en Uruguay, et d'autres se sont implantés. Comme Auguste Ribes, maçon en France, cultivateur et pêcheur au Brésil.

Plusieurs échanges avec Leandro Ramos Betemps, descendant lui même de Français émigrés au Brésil, m'ont permis de retracer le parcours de cette famille drômoise, qui avait disparu des archives après le recensement de 1872 à Francillon sur Roubion !



mardi 20 novembre 2018

Q comme Que fait-il là ?


24 juillet 1927 à Equeurdreville, à côté de Cherbourg. Un article du Cherbourg Eclair relate un événement concernant un "singulier commerçant".

Article du Cherbourg Eclair du 24 juillet 1927

Prosper Bourgeois, marchand forain originaire de Houdan, est retrouvé dans un fossé, rue Hervé Mangon, par la gendarmerie. Il n’a plus sa carte d’identité, ni les 3.000 francs de marchandises qu’il transportait depuis Dreux. Un mois et demi plus tard il est condamné pour abus de confiance et doit payer 25 francs d’amende.

Article du Cherbourg Eclair du 9 septembre 1927

Mais que faisait mon arrière-grand-père dans le Cotentin ? Un héros de la première guerre, amputé d’une jambe, ancien caporal du 289e régiment d’infanterie.

Prosper Marie Bourgeois est né le 26 septembre 1897 à Villers la Montagne, tout proche de la frontière avec le Luxembourg. Il est le fils aîné de Charles et Estelle Bourgeois, né après Marguerite (en 1894) et Cécile (en 1896). Après Prosper, il y eut aussi Fernande (en 1900), Yvonne (en 1903), Marthe (en 1905) et Charles (en 1910). La famille travaille ici à la mine. Mais ce n’est pas l’avenir qui se dessine pour Prosper. Ses parents quittent le village et se retrouvent à Bouligny alors que la guerre éclate.

Prosper a encore 17 ans quand il décide de s’engager. Il rejoint le 46e régiment d’infanterie le 23 août 1914.

Au cours de la guerre, il est blessé à 3 reprises. La première fois il est blessé par balle lors d’un combat le 28 février 1915 à Vauquois. Un an plus tard, vraisemblablement toujours affecté au 46e régiment d’infanterie, il de nouveau blessé, par éclats de bombe cette fois, le 13 juillet 1916, toujours à Vauquois.

Mais la troisième blessure fut bien plus traumatisante pour le jeune soldat.
Nous sommes le 29 avril 1917, lieu-dit la tête de Vache, en forêt d’Apremont, dans la Meuse. Prosper est maintenant caporal au 289e régiment d’infanterie. Il est gravement blessé par les éclats d’une torpille. Les médecins sont alors formels : il faut lui amputer la cuisse gauche. Il n’a pas 20 ans.
A la suite de cette blessure, il est décoré de la médaille militaire. Voici sa citation par arrêté du 26 juin 1917 au Journal officiel, pour prendre rang du 6 mai 1917.

Très bon gradé possédant un grand ascendant sur ses hommes. Engagé volontaire pour la durée de la guerre, a toujours fait preuve du plus grand courage. Blessé grièvement pour la troisième fois le 29 avril 1917. Amputé de la cuisse gauche.

La guerre est terminée pour Prosper et il reçoit une pension militaire à compter d’un décret du 25 avril 1918. Il retourne vivre chez ses parents, dans la banlieue de Nancy jusqu’en 1921.

Source AD54
Listes nominatives de recensement de population / Jarville la Malgrange / 1921

L’année suivante, en 1922, Charles quitte le foyer avec Prosper et Fernande. On les retrouve à Houdan, dans les Yvelines. C’est là que Prosper épouse mon arrière-grand-mère, Georgette Robin, une jeune divorcée de 28 ans.



lundi 19 novembre 2018

P comme Plumassier picard à Paris

1874, 29 rue de Montorgueil à Paris. Alfred Cartier prend les rennes de la maison de joaillerie fondée par son père 30 ans auparavant. C'est aussi cette année là qu'il épouse Alice Griffeuille, une de mes lointaines cousines.

Née à Paris, elle est baptisée le 25 août 1853 à l'Eglise Saint Denys du Saint Sacrement. Fille de Joseph Griffeuille, un marchand de métaux émigré du Cantal, et de Laetitia Picaut, dont le père Jean Baptiste était plumassier. C'est à dire qu'il confectionnait des accessoires en plumes d'oiseaux pour les vêtements. Un métier qu'il dut apprendre à la capitale, lui qui venait de Picardie.


Avec son frère Jean Marie, lui aussi plumassier, Jean Baptiste pose ses valises à Paris à la fin des années 1810. Marié en 1821, il est veuf l'année suivante et se remarie avec la fille d'un fabricant de vinaigre, qui lui donne en 1826 une fille, Laetitia Picaut. Orpheline de père à l'âge d'un an, c'est sa mère qui l'élève. Et qui la marie en 1848, à l'âge de 22 ans, à Joseph Griffeuille, marchand de métaux. La famille vit dans le quartier du Marais, où le couple a quatre filles, qui eurent toutes de beaux mariages.

L'ainée Rose Laetitia d'abord avec un propriétaire du Cantal, maire de son village de Saint-Chamant, puis avec un militaire chevalier de la Légion d'Honneur.
La suivante Emilie avait épousé un architecte.
Les deux dernières Marie François et Alice Amélie s'était mariées avec des joailliers : Théodule Bourdier et Alfred Cartier.

Et c'est le nom de Cartier qui demeura célèbre jusqu'à aujourd'hui.


samedi 17 novembre 2018

O comme Orpheline

Dans la menuiserie familiale, à la sortie de Bourdeaux, Joseph et Lucie Chambon accueille leur second enfant en ce 18 juin 1887. Après le petit Louis, bientôt 5 ans, voici une petite fille qui portera le prénom de sa mère. Lucie. Mon arrière-grand-mère.

Elle n'a pas sept mois quand son père décède. Sa jeune veuve élève les deux enfants. Avant de mourir à son tour 12 ans plus tard, à l'hiver 1899. Lucie va avoir 13 ans.


Louis et Lucie Chambon
Photo années 1900 à Dieulefit

Elle prend alors la route de Dieulefit, pour s'y installer. Chez sa tante Emilie Gresse, mariée à un cousin, Joseph Gresse. Un couple acariâtre, aux dires de ma grand-mère.
Lucie est en âge de travailler, et comme tout le village, elle fréquente les usines de textile Morin. Et rapidement on réfléchit à la marier à son cousin germain, Emile Gresse. Mais Lucie est tombée amoureuse de Charles, qui travaillait comme elle aux usines Morin.

Extrait arbre généalogique de Louis Gresse et Suzanne Roux

Emile Gresse est finalement parti à Aubagne où il s'est marié (à une date non trouvée) à Marie Adèle Cheylan. Et c'est dans cette ville que le couple Cavet-Chambon a passé son voyage de noce, quelques mois après la mort de la tante Emilie Gresse.

vendredi 16 novembre 2018

N comme Naissance insolite


Colporteur de père en fils

Début décembre 1865. L'hiver vient. Et avec lui le retour au pays des marchands ambulants partis au printemps.

François Robin et son épouse Anne Martin sont partis depuis plusieurs mois à Paris, avec leurs outils, leurs matériels de quincaillerie, mais aussi leurs bonnets. Anne est enceinte jusqu'aux yeux. Et ils sont encore à plus de 100 kilomètres de leur ferme de Nanclars, en Charente. Elle ne pourra pas attendre jusqu'à la maison.

Eglise Saint-Michel de Nanclars

Les douleurs la saisissent alors que le couple et leurs deux jeunes garçons, âgés d'1 et 2 ans, passent les portes de Poitiers. Il va leur falloir trouver rapidement de l'aide car les contractions se font de plus en plus régulières. Après deux naissances, cet accouchement risque d'aller vite. Et l'enfant semble pressé d'arriver ! La famille a bien quelques liens avec des clients ici, mais accepteront-ils de les aider ?

Ils ne sont plus qu'à quelques dizaines de pas de l'hospice civil où ils pourront trouver secours. Anne a mal et François se met maintenant à frapper aux portes. Aidez-moi, ma femme est sur le point d'enfanter ! Rue de la Chaine, et ses jolies maisons... Les riverains sortent la tête des fenêtres, alertés par les cris.

C'en est trop pour la jeune femme. Elle s'est allongée au sol et se tord de douleur devant le numéro 15 de la rue. Un quinquagénaire d'origine espagnol et son épouse venue de Pologne (un couple assez atypique pour le moins) lui apportent une couverture et des linges, avant de la transporter à l'intérieur de la maison.

C'est là que la petite Clémence pousse son premier cri. Elle est déclarée à la mairie de Poitiers le surlendemain, le 5 décembre.

Source : AD86 Poitiers