vendredi 2 novembre 2018

B comme Bernard Peysson






Un froid glacial les avait saisis pendant la traversée du pertuis Breton. Pour bon nombre d'entre eux, c'était la première fois qu'ils voyaient l'océan. La barque accoste sur une petite plage, au pied de laquelle s'élève leur nouvelle demeure. Austère et sombre. Heureusement, ce ne sera que pour les prochaines semaines, avant un grand départ pour le bagne, en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie...

En ce 13 janvier 1876, ils sont une poignée de criminels à débarquer à Saint-Martin de Ré. Parmi eux, Bernard Peysson, un père de famille de 46 ans. Il avait traversé tout le pays pour arriver à La Rochelle avant de prendre la mer et rejoindre l'île de Ré. Et laissé au pays ses trois fils. Tous mineurs.

Un mois avant son arrivée ici, la cour d'assises des Hautes-Alpes l'avait condamné à 10 ans de travaux forcés pour incendie volontaire.

Source : AD17 2Y1/308
Contrôle nominatif 1873-1888

Un homme d’1 mètre 58 aux cheveux grisonnants et au teint "coloré" par le travail des champs qui se retrouve dans une cellule, loin de chez lui. Je n’ai pas encore mis la main sur le jugement du 14 décembre 1875 qui pourrait en dire plus sur sa condamnation.

Les prisonniers arrivés comme Bernard Peysson à la prison de Saint-Martin en ce 13 janvier 1876 y restent deux mois, avant de prendre le bateau, la Loire, en direction de Nouméa. Mais le cultivateur drômois, cousin germain de mon arrière-arrière-grand-père, ne montera jamais sur le navire.

Source : AD17 2Y1/308
Contrôle nominatif 1873-1888

Le 15 mars 1876, c’est le jour du départ. Peysson choisira la mort plutôt que le bagne. Que s’est-il passé ? S’est-il suicidé pour ne pas partir au bagne ? A-t-il succombé à un hiver rigoureux marin qu’il n’avait jamais affronté ?

Beaucoup de questions aujourd’hui sans réponse.

Source : AD17 

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