Deux sœurs pour un mari
Deux familles pour un quartier. Les REYNIER et les CAVET.
Deux familles voisines et bientôt unies par le mariage. Pour se trouver une
épouse, il ne fallait parfois pas aller chercher bien loin : juste
derrière le jardin !
Nous sommes à Dieulefit, à une trentaine de kilomètres à
l’Est de Montélimar, dans la Drôme. Quartier des Hubacs, à flanc de montagne,
en bordure du Jabron, la rivière qui traverse la ville et coule jusqu’au Rhône.
Source : Carte de Cassini. 121. [Vaison-la-Romaine]
(BNF)
C’est là que vivent côte à côte deux familles. Toutes
deux protestantes. Les CAVET sont installés depuis la moitié du XVIIIe siècle,
quand Jean-Charles est venu de Bourdeaux. Les REYNIER sont à Dieulefit depuis
plus longtemps. On les trouve dès la fin du XVIIe siècle. Ils sont boulangers
avant de se tourner vers la draperie, comme beaucoup dans cette région. Et
c’est finalement "granger" et "travailleur de terre" qu’on
les retrouve à l’aube du XIXe siècle.
François REYNIER (1781-1860) s’était marié avec une jeune
fille de Montjoux, Madeleine COURBIS, issue d’une lignée de ménagers. Ils
avaient eu 5 enfants : François (1805-1890), Michel Frédéric (1807-1833),
Marie-Madeleine (1809-1900), Jean Auguste (1812-1814) et Sophie (1815-1838). La
petite dernière de la famille est née le 20/04/1815, et sa mère est décédée
trois mois et demi plus tard. Mais c’est bien elle qui est prédestinée au
voisin, le fermier Jean-Louis CAVET. Orphelin de père et de mère, c’est un bon
parti. Il n’a qu’une sœur (malgré la multitude de frères et sœur morts jeunes).
Il possède une maison dans le village et cette grande bâtisse aux Hubacs, avec
toutes ces terres agricoles qui jouxtent la propriété des REYNIER. Un bon mariage
a du se dire le père REYNIER qui maria sa plus jeune fille.
Source : AD Drôme
Et même si le marié a 11 ans de plus que l’épouse, le
mariage est célébré le 20 mai 1837. Sophie a alors 22 ans. Elle tombe rapidement
enceinte et met au monde moins d’un an après leur mariage une petite Sophie le
27 avril 1838. Mais la mère dut connaitre des moments difficiles et ne se remit
pas de son accouchement puisqu’elle décède le 14 mai suivant, même pas eu le temps de célébrer l'anniversaire de mariage. L’enfant ne
survécut pas et mourut le 11 octobre de cette même année 1838.
Jean-Louis met deux ans à se remarier. Et il ne va pas
chercher bien loin puisqu’il traverse à nouveau son potager pour convoler avec
sa belle-sœur, Marie Madeleine REYNIER.
Source : AD Drôme
On trouve le mariage dans les archives de Dieulefit en
date du 24 octobre 1840. L’épouse a déjà 30 ans, le mari en a 36. Ils eurent 5
enfants : la tante Louise (1842-1935), Pauline (1844-1848), Charles
(1847-1934), mon arrière-arrière-grand-père (sosa 20), Firmin (1849-1872), et Frédéric (1853-1932).
Jean Louis CAVET mourut le 26 juin 1870. Et sa femme lui
survécut 30 ans : Marie Madeleine REYNIER est morte le 19 août 1900, elle
allait avoir 91 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire