Un froid
glacial les avait saisis pendant la traversée du pertuis Breton. Pour bon
nombre d'entre eux, c'était la première fois qu'ils voyaient l'océan. La barque
accoste sur une petite plage, au pied de laquelle s'élève leur nouvelle
demeure. Austère et sombre. Heureusement, ce ne sera que pour les prochaines
semaines, avant un grand départ pour le bagne, en Guyane ou en
Nouvelle-Calédonie...
En ce 13
janvier 1876, ils sont une poignée de criminels à débarquer à Saint-Martin de
Ré. Parmi eux, Bernard Peysson, un père de famille de 46 ans. Il avait traversé
tout le pays pour arriver à La Rochelle avant de prendre la mer et rejoindre
l'île de Ré. Et laissé au pays ses trois fils. Tous mineurs.
Un mois
avant son arrivée ici, la cour d'assises des Hautes-Alpes l'avait condamné à 10
ans de travaux forcés pour incendie volontaire.
Source :
AD17 2Y1/308
Contrôle
nominatif 1873-1888
Un homme
d’1 mètre 58 aux cheveux grisonnants et au teint "coloré" par le
travail des champs qui se retrouve dans une cellule, loin de chez lui. Je n’ai
pas encore mis la main sur le jugement du 14 décembre 1875 qui pourrait en dire
plus sur sa condamnation.
Les
prisonniers arrivés comme Bernard Peysson à la prison de Saint-Martin en ce 13
janvier 1876 y restent deux mois, avant de prendre le bateau, la Loire, en
direction de Nouméa. Mais le cultivateur drômois, cousin germain de mon
arrière-arrière-grand-père, ne montera jamais sur le navire.
Source : AD17 2Y1/308
Contrôle nominatif 1873-1888
Le 15
mars 1876, c’est le jour du départ. Peysson choisira la mort plutôt que le
bagne. Que s’est-il passé ? S’est-il suicidé pour ne pas partir au bagne ?
A-t-il succombé à un hiver rigoureux marin qu’il n’avait jamais affronté ?
Beaucoup
de questions aujourd’hui sans réponse.
Source : AD17
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