Voyager
pour oublier. Et pour se faire oublier. Tourner la page d'une partie de sa vie.
C'est probablement ce qu'a fait Marc Delaye, modeste marchand de Poët Laval
dans la Drôme.
D'abord
employé communal, il travaille dans la poterie, comme beaucoup à cette époque,
et se met à vendre les fayences. Marié en 1856 à Aline Plan, il devient veuf
après 10 ans de mariage, en novembre 1866. Leur petite fille Mathilde a 4 ans.
Etait-il
plus intéressé par son négoce que par sa famille ? Souhaitait-il abandonner sa
fille ? A-t-il volontairement voulu se faire oublier ? Ce qui est certain c'est
que c'est la grand-mère de Mathilde, la mère de sa mère, qui a élevé la petite.
Le père ne figure pas dans le recensement de 1872 dans le village. Il est
parti.
Et quand
Mathilde épouse David Abram en 1890 au Poët Laval, personne n'a eu de nouvelles
du père de la mariée. "Sans domicile connu", il n'est pas mentionné
qu'il est décédé, et tout le monde affirme ignorer le dernier domicile de Marc
Delaye.
Source AD 26 / 4 E 5320 / Le Poët Laval 1890
Pourquoi
est-il parti ? On ne peut pas répondre à cette question... mais on sait
cependant ce qu'il est devenu. Il est parti assez rapidement de Poët Laval
puisqu'on le retrouve à Nice en juin 1868, où il se remarie, un an et demi après
la mort de sa première femme.
Source AD 06 / Nice Mariages 1868
Et c'est
finalement à la Cité des Fleurs, un hôpital de Neuilly sur Seine, qu'il décède
en octobre 1885. Il habitait alors rue Rodier dans le IXe arrondissement de
Paris, et vendait des légumes. Marc Delaye est donc mort 5 ans avant le mariage
de sa fille, qu'il n'a donc vraisemblablement jamais revue depuis son départ du
Poët Laval entre 1866 et 1868...
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