mardi 20 novembre 2018

Q comme Que fait-il là ?


24 juillet 1927 à Equeurdreville, à côté de Cherbourg. Un article du Cherbourg Eclair relate un événement concernant un "singulier commerçant".

Article du Cherbourg Eclair du 24 juillet 1927

Prosper Bourgeois, marchand forain originaire de Houdan, est retrouvé dans un fossé, rue Hervé Mangon, par la gendarmerie. Il n’a plus sa carte d’identité, ni les 3.000 francs de marchandises qu’il transportait depuis Dreux. Un mois et demi plus tard il est condamné pour abus de confiance et doit payer 25 francs d’amende.

Article du Cherbourg Eclair du 9 septembre 1927

Mais que faisait mon arrière-grand-père dans le Cotentin ? Un héros de la première guerre, amputé d’une jambe, ancien caporal du 289e régiment d’infanterie.

Prosper Marie Bourgeois est né le 26 septembre 1897 à Villers la Montagne, tout proche de la frontière avec le Luxembourg. Il est le fils aîné de Charles et Estelle Bourgeois, né après Marguerite (en 1894) et Cécile (en 1896). Après Prosper, il y eut aussi Fernande (en 1900), Yvonne (en 1903), Marthe (en 1905) et Charles (en 1910). La famille travaille ici à la mine. Mais ce n’est pas l’avenir qui se dessine pour Prosper. Ses parents quittent le village et se retrouvent à Bouligny alors que la guerre éclate.

Prosper a encore 17 ans quand il décide de s’engager. Il rejoint le 46e régiment d’infanterie le 23 août 1914.

Au cours de la guerre, il est blessé à 3 reprises. La première fois il est blessé par balle lors d’un combat le 28 février 1915 à Vauquois. Un an plus tard, vraisemblablement toujours affecté au 46e régiment d’infanterie, il de nouveau blessé, par éclats de bombe cette fois, le 13 juillet 1916, toujours à Vauquois.

Mais la troisième blessure fut bien plus traumatisante pour le jeune soldat.
Nous sommes le 29 avril 1917, lieu-dit la tête de Vache, en forêt d’Apremont, dans la Meuse. Prosper est maintenant caporal au 289e régiment d’infanterie. Il est gravement blessé par les éclats d’une torpille. Les médecins sont alors formels : il faut lui amputer la cuisse gauche. Il n’a pas 20 ans.
A la suite de cette blessure, il est décoré de la médaille militaire. Voici sa citation par arrêté du 26 juin 1917 au Journal officiel, pour prendre rang du 6 mai 1917.

Très bon gradé possédant un grand ascendant sur ses hommes. Engagé volontaire pour la durée de la guerre, a toujours fait preuve du plus grand courage. Blessé grièvement pour la troisième fois le 29 avril 1917. Amputé de la cuisse gauche.

La guerre est terminée pour Prosper et il reçoit une pension militaire à compter d’un décret du 25 avril 1918. Il retourne vivre chez ses parents, dans la banlieue de Nancy jusqu’en 1921.

Source AD54
Listes nominatives de recensement de population / Jarville la Malgrange / 1921

L’année suivante, en 1922, Charles quitte le foyer avec Prosper et Fernande. On les retrouve à Houdan, dans les Yvelines. C’est là que Prosper épouse mon arrière-grand-mère, Georgette Robin, une jeune divorcée de 28 ans.



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