mardi 7 juin 2016

F comme Errard FOISSY

L’affaire Jean THIERY


La généalogie nous réserve bien des surprises. On ne sait jamais à quoi s’attendre quand on commence ses recherches. Et c’est entre la Champagne et Venise que l’on trouve l’un des passionnants mystères financiers de l’Etat français. Une énigme qui a traversé les époques et fait couler beaucoup d’encre, tant dans les tribunaux que dans la presse.

Vallée de la Marne, entre Chaumont et Saint-Dizier. Au milieu du XVIIème siècle.


Source : Carte de Cassini. 112. [Joinville] (BNF)

En remontant la lignée maternelle de mon sosa 118, j’arrive à Claude FOISSY (1670-1726) de Brachay. Errard FOISSY et Geneviève THIERY, ses parents, s’étaient mariés à Flammerécourt le 14/05/1663.

Source : AD Haute-Marne 

C’est la lignée THIERY qui est entrée dans l’Histoire, en raison du "grand-oncle" de Geneviève THIERY : Jean THIERY. Ayant quitté sa Champagne natale, on le retrouve garçon d’écurie en Lombardie, où il rencontre un riche marchand, Athanase TIPALDI, qui l’embauche et qui, à sa mort en 1636, lui lègue toute sa fortune. Après 40 ans de négoces, Jean THIERY meurt à Venise en 1676, sans enfant. Dans son testament, en 1654, il désigne comme légataires les descendants de ses parents, François THIERY et Françoise BRICOT.

Je reprends ici l’article de Didier Desnouvaux.

Pourtant, les choses se passèrent curieusement. Son exécuteur testamentaire tout comme l’Etat vénitien mirent une extrême lenteur à rechercher les héritiers. Des commis malhonnêtes du roi de France tentèrent de se faire passer pour les ayant droits. On dit même que trois mystérieux cavaliers masqués et drapés de capes sombres seraient partis pour la Champagne où ils auraient détruit nombre d'archives conservées au fond des sacristies, et plus particulièrement à Signéville où ils auraient incendié l’église.

Vers 1700, un descendant ayant eu vent de l'héritage, se présenta sans succès à Venise. Durant tout le XVIIIe siècle, on négocia. On en était toujours à ce stade, lorsque Bonaparte décida de régler la question en exigeant la remise des fonds, qu’il oublia de rendre aux Thierry, pour financer ses campagnes militaires.

Les Thierry eurent beau s'organiser, recruter les plus grands avocats, rien n'y fit, et au début du XXe siècle, une descendante qui voulut relancer la procédure dut assigner conjointement trois états français, italien et autrichien, pour se heurter, à nouveau, à une fin de non-recevoir!

Aujourd'hui, les héritiers sont découragés: non seulement il leur est devenu difficile de prouver leur droits héréditaires, mais leur nombre évidemment n'a pas cessé de croître. Estimés à plus de sept mille en 1710, ils seraient des millions. Par ailleurs, depuis 1676, les intérêts n'ont cessé de courir... Solder cette succession aurait pour résultat de vider les caisses de l’Etat. Encore faudrait-il qu’il veuille désormais la rendre ; et à qui ?



Pour en savoir plus sur l’affaire Jean THIERY :



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